The Piemaker Né dans une famille modeste, Andrew n’a jamais manqué de rien. Il a grandi dans une petite ville des Etats Unis. Il a eut une enfance heureuse remplie d’après-midi à jouer avec la voisine et de jolies parts de tartes englouties pour le gouter. Cependant elle fut aussi marquée, ou peut être non marquée par l’absence de son père. Sa
mère, elle, essayait de compenser cette absence en le choyant davantage comme si elle pouvait lui apporter l’amour paternel auquel il n’avait pas le droit. Mais à vrai dire il ne sentait presque pas la différence lorsque son père rentrait de ses missions, il le considérait comme un étranger qu’il appelait papa.
Il adorait son quartier. Les maisons étaient magnifiques au printemps. Elles étaient jonchées de d'hortensias bleues très claires et rose presque fuchsia, de lavandes et de rosiers. Bien sûr ce qu’il aimait dans son quartier n’avait rien à voir avec tout ça. Dans la maison d’en face vivait sa meilleure amie,
Abbie, avec qui il passait toutes ses journées. Ils jouaient à cache-cache dans la maison de celui-ci et se baignaient dans la piscine de celle-là. Ils étaient inséparables et s’étaient fait la promesse de ne jamais se quitter.
Il se souvenait trop bien du jour où sa mère le
quitta. Son père était rentré de toute urgence pour les funérailles, il était perdu. Andrew, lui ne pleurait pas mais ses yeux trahissaient son chagrin. Il ne disait rien, et, son père non plus. Rien n’aurait put le soulager. Il était dévasté, quelque s’était éteint en lui. Il était trop jeune et venait de perdre la personne qui comptait plus que tout pour lui. Les années passèrent et la douleur devint moins vive, du moins il la cachait car il savait que bien trop d’années étaient passées pour que les gens continuent d’accepter son chagrin.
Il atteint la majorité et décida de quitter sa ville de naissance et de partir à Richmond pour se former en pâtisserie/chocolaterie. Abbie le suivit pour aller à la fac, elle était très douée pour les langues. A leur arrivée dans cette ville, ce goût de renouveau donna des ailes à Andrew. Il avoua à Abbie ses sentiments, c’est ainsi que commença leur
idylle. Lorsqu’ils finirent leurs études, ils emménagèrent dans un petit appartement. Son travail n’avait rien à voir avec ce qu’il rêvait de faire mais ça payait bien. Dans un élan de folie ils se marièrent. Ils étaient jeunes et stupides,
Ils rentraient tous les week end chez eux. En souvenir de sa mère Andrew visitait son père. Les deux n’étaient pas comme on peut dire, en bons termes. Leur
relation était faite de reproches, de rancœur et d’amertume. Ni l’un, ni l’autre ne pouvaient se pardonner.
Un soir, comme d’habitude Andrew rentra tard du travail. Les journées étaient de plus en plus courtes mais les siennes étaient de plus en plus longues. Il avait encore résisté à la tentation d’allé boire un verre avec Richard et Josh. Trop fatigué, il n’avait qu’une envie : retrouver son lit. Abbie était sorti avec une amie. Il serait un peu tranquille et pourrait se détendre. Il fut surprit en voyant que la porte d’entrée n’était pas fermée à clé. Il entra et posa ses clés sur le meuble de l’entrée. Il tendit l’oreille en entendant du bruit. Il y avait quelqu’un. Deux personnes. Il s’approcha de sa chambre et sachant ce qu’il allait y trouver, il ouvrit lentement la porte. Ses yeux s’agrandirent comme s’ils allaient sortir de leurs orbites. Il ouvrit en grand la porte. Abbie et l’homme arrêtèrent. Elle regarda Andrew droit dans les yeux comme pour le défier. Il sentait sa rage fulminer en lui. Il ne dit rien. Il ne savait pas quoi dire. Il se demandait comment elle avait pu lui faire ça ! Il referma la porte et s’assit sur le canapé du salon. Il entendait le bruit du tissu frotter, les deux parler, la porte claquer. Abbie s’assit doucement à coté d’Andrew. Elle lui déposa dans la main une lettre. Il ne la lit pas ce soir-là, il lui fallut plusieurs semaines. Dedans elle lui expliquait qu’ils s’étaient probablement mariés trop tôt, qu’elle n’avait pas prémédité cette relation et qu’elle regrettait de ne pas lui en avoir parlé plus tôt. Elle ne s’excusait pas ! Elle avait fait en sorte qu’il les surprenne et elle ne s’excusait même pas. Elle n’avait pas osé lui avouer donc elle avait préféré lui montrer. Les larmes lui coulaient sans qu’il ne puisse rien y faire. Il avait trop
souffert toute sa vie, il voulait juste un peu de répit et partir loin. Il devait reprendre le contrôle de sa vie.
Il avait toujours aimé la Corée, il trouvait ce pays apaisant. C’est sur un coup de tête et sans réfléchir qu’il prit un billet sans retour. Il l’avait décidé :
il réaliserait son rêve et ouvrirait sa tarterie là-bas.