Jung Ho-Jun

Jung Ho-Jun est né avec une cuillère en argent. Il est le fils d'un des plus riches CEO de l'industrie du divertissement sud-coréenne. Seul héritier, il est destiné à reprendre l'entreprise dans les années à venir. Il fait partie de la jeunesse dorée de Séoul. Les fils de, les filles de. La jet-set. Ceux qui n'ont jamais connu le dur labeur, les quartiers pauvres de Séoul. Ils roulent en Porsche, Ferrari, Mercedes et prennent un verre dans les cafés chics.


Sa passion pour l'art, il l'a dans le sang. Il a toujours aimé dessiner, s'amuser à créer de nouvelles couleurs avec ses pots de peintures. Il observe le monde et puis le refaçonne à sa manière. Il rajoute certains détails tout droit sortis de son imagination. Il crée un monde qu'il aimerait être réel. Un monde où tout serait possible. Un monde où diverses créatures prendraient forme et vivraient en harmonie avec les humains. Pas de discrimination, de jugements.



'Ici repose notre bien-aimé Moon Dae-Hyun.'

Il ne restait plus personne dans le cimetière. Il pleuvait des cordes. Les pétales de roses s'évanouissaient sous le poids de la pluie et s'envolaient, emportées par le vent. Tout le monde était rentré chez eux, la mine dévastée, les yeux rouges, encore secoués par cette tragique perte. Ho-Jun n'avait pu réussir à bouger un muscle, les yeux rivés sur la pierre tombale fraîchement érigée. Il n'avait pas pleurer depuis qu'il avait apprit la mauvaise nouvelle. Pas une seule larme. Parce que ce n'était qu'un rêve, pas vraiment? Un mauvais rêve. Un fichu rêve qui commençait à durer un peu trop. Un rêve qui commençait à sembler un peu trop réel. La sensation de son cœur qui se compressait dans sa poitrine paraissait bien réel, elle. Ses jambes qui cédèrent sous son poids, ses genoux plongés dans la boue, ses doigts retraçant les lettres forgées sur la pierre. Tout cela était bien réel. "Dae-Hyun?" Aucune réponse. "Hyunie?" Silence. La réalité le frappa, l'assomma, l'écrasa sur sa semelle. Un cri muet s'échappa de sa bouche, sa poitrine se comprima davantage, comme s'il avait reçu un coup de poing à l'estomac. Les larmes qui étaient rester cachées jusqu'à maintenant s'échappèrent. Elles s'écoulèrent dans un torrent rivalisant les gouttes d'eau qui tombaient du ciel. Pourquoi? Pourquoi le destin lui volait-il ce qu'il possédait de plus précieux au monde? Qu'avait-il fait pour mériter cela?



Quelqu'un frappe à la porte mais Ho-Jun n'entend rien, les écouteurs dans les oreilles, concentré sur sa toile. La porte de son studio s'ouvre et un homme en costard-cravate rentre, sa présence faisant sursautant Ho-Jun. Le jeune homme dépose son pinceau puis retire ses écouteurs. L'homme ne lui pas le temps d'en placer et explique la raison de sa présence. "Votre père souhaiterait vous voir immédiatement.""Hum, cela ne pourrait pas attendre ce soir? Je suis occupé comme vous pouvez le voir. Il faut que je termine cette toile pour l'exposition de demain soir." L'homme reste impassible. "C'est une urgence. Il vous attend en salle de réunion." Ho-jun fronça les sourcils, l'air perplexe. "En salle de réunion?""Je ne peux vous en dire davantage. Veuillez vous préparer, nous partons dans quelques minutes."

La voiture s'arrêta devant un building d'une dizaine d'étage. Ho-Jun n'avait mis les pieds ici que très rarement. Il ne s’intéressait absolument pas au monde du show-business que son père dirigeait. Un peu perdu, il pénétra dans l'immeuble. A sa vue, tout les employés se courbèrent pour le saluer ce qui rendit Ho-Jun un peu mal à l'aise. Il les salua à son tour, contrairement à son père qui avait pour habitude de les snober. Une secrétaire le conduisit jusqu'au dernier étage là où se trouvait le bureau de son père ainsi que les salles de réunion des hauts cadres de l'entreprise. Elle toqua à une porte puis après quelques secondes, une grosse voix non-nonchalante se fit entendre. Elle ouvrit la porte et fit signe à Ho-Jun de pénétrer dans la salle. Elle s'éclipsa aussitôt. Des hommes et femmes, majoritairement des hommes, étaient assis autour d'un longue table. Tous portaient d'élégants costard et tailleurs. Ho-Jun se sentait comme un intrus avec son sweetshirt à capuche et son jean déchiré. Son père lui offrit un sourire inhabituel avant de lui présenter une chaise juste en bout de table. Il s'assit, se retrouvant juste en face de son géniteur. "Bien. Maintenant que nous sommes au complet, la réunion peut commencer." Plus les minutes défilèrent, plus Ho-Jun devenait confus. Que faisait-il ici? Il écoutait d'une oreille distraite des employés donner les chiffres du bilan de leur service. C'était la première fois qu'il assistait à une telle réunion et il espérait de n'avoir jamais l'occasion d'y être présent de nouveau. "... et c'est exactement la raison pour laquelle mon fils Ho-Jun nous sera utile." "Comment?" Il sortit de sa rêverie lorsqu'il entendit son prénom. "Comme notre cher Monsieur Lee nous l'expliquait il y a quelques minutes, le coût consacré au trainee est beaucoup trop élevé sans même avoir une garantie de leur réussite. De plus, survient le problème de l'endurance. Nous sommes obligés de couper en deux certains emplois du temps parce que les idoles ne tiennent plus le coup physiquement. Mademoiselle Choi nous a donc proposé une merveilleuse idée. Créer nos idoles à l'aide de MagikPen. Nous n'y gagnons que des avantages. Plus d'idoles qui s'évanouissent. Plus de trainees qui nous endettent. Et surtout, des idoles qui répondront à toutes les attentes." "C'est un projet très ambitieux que vous avez là mais je ne vois toujours pas quel est mon rôle dans l'histoire." Monsieur Jung se leva de sa chaise et se dirigea vers son fils. Il posa ses deux mains sur les épaules de son fils et ce dernier eut l'impression que le monde entier tomba sur ses épaules. "J'ai toujours trouvé ta passion pour l'art inutile. Mais je suis un homme intelligent, qui sait admettre ses torts et aujourd'hui j'aimerais m'excuser, fiston." "Qu-?" "Oui, je te présente mes sincères excuses. J'ai toujours été fâché envers toi parce que tu préférais ta passion à l'entreprise. Tu voulais faire quelque chose que tu aimais et ici, rien ne pouvait satisfaire ton désir artistique. Mais maintenant, tu pourras exercer ta passion et en même temps agrandir l'empire de ta famille. Jung Ho-Jun, à partir d'aujourd'hui, tu deviens notre principale créateur de MagikIdol."

Le principe était simple. L'entreprise soumettait des questionnaires réguliers à des jeunes adolescentes. Elles répondaient à de simples questions à propos des tendances actuelles, ce qu'elle aimait physiquement chez un garçon, quel trait de caractère leur plaisait le plus, etc... Une fois toutes ces informations récoltées et triées, elle arrivait sur le bureau de Ho-Jun qui se devait de dessiner l'homme ou la femme idéal qui deviendra la prochaine star de la Corée du Sud.